AG des AQPS : La dernière de Michel de Gigou

Dimanche 29 novembre, Auteuil. L’association des AQPS tenait son assemblée générale dimanche à Auteuil. C’était la 19e que présidait Michel de Gigou. Il n’y en aura pas de vingtième, car le président a décidé de passer la main.

« Je voudrais vous exprimer ma profonde gratitude, a-t-il déclaré. Il est facile de donner tout son temps à des gens comme vous, car vous avez cette volonté de vous rassembler et de faire confiance. Ensemble, nous avons construit et consolidé ce qui avait été fait avant, car le stud-book de la race est l’aboutissement d’un siècle de sélection. J’ai les mêmes paroles à l’égard de tous les gens que j’ai pu rencontrer, à France Galop, dans les commissions de programme, partout où je suis allé… Certaines personnes voudraient faire penser que je m’en vais parce que l’association est divisée. C’est faux. Il n’y a pas de division des AQPS. Simplement, il faut un leader motivé pour jouer dans les arcanes de l’institution, et je ne suis plus celui-là. » agbureauxdec09

Valorisation des meilleurs produits

Michel de Gigou a rappelé qu’au 15 novembre, 1 058 AQPS étaient déclarés à l’entraînement. Un fait marquant est le nombre de 2 ans (33) et de 3 ans (299). Une classe d’âge chez les AQPS représente donc environ 350 chevaux. En 2009, peu de modifications ont été apportées au programme des courses plates, si ce n’est un certain nombre de dédoublements. En revanche, les changements du calendrier PMU modifient les habitudes et se répercutent sur les AQPS. Michel de Gigou déplore par exemple le changement de date du Prix de l’Avenir, habituellement couru début octobre, et qui s’est disputé cette année début novembre. De même, l’abondance de courses de 3 ans au même moment pose des problèmes dans le nombre de partants. Pour 2010, l’association propose des aménagements de conditions de certaines courses, notamment la création de courses pour chevaux ayant déjà gagné tous les deux mois.
Il est donc important que l’association participe aux réunions de programme. Michel de Gigou se félicite des courses pour jument, qui ont révélé Quristine (lauréate du Prix Chloris avant de s’imposer à Angers). Ces bons chevaux qui font des séries de victoires sont une bonne publicité pour les courses d’AQPS. Il ne faut donc pas leur fermer les courses, mais simplement les charger plus que les autres.
En obstacle, le président estime que la situation peu difficilement être meilleure. C’est dans cette discipline que l’amélioration de la génétique et de la façon de préparer les chevaux a le plus porté ses fruits. Michel de Gigou n’est pas opposé à la création d’un stud-book sauteur, suggérée par Pierre Champion dans Paris-Turf. « Les AQPS pourraient en faire partie, mais il faudrait que les éleveurs de pur-sang soient d’accord pour baliser leur population sauteurs. Je ne vois pas pourquoi ils le feraient. Nous avons été en France les premiers à ouvrir un stud book de chevaux destinés aux courses d’obstacles. Qu’il évolue, pourquoi pas… »
Le Prix Jacques de Vienne (créateur de l’association en 1921) a été remporté par Sister Palma, une pouliche très bien née puisque fille de Kahyasi, la preuve que les éleveurs évoluent…
Le Dr Paul-Marie Gadot, du service des licences et livrets à France Galop, a confirmé qu’une convention avec Weatherbys permettait d’identifier les AQPS nés en Grande-Bretagne et Irlande et de les inscrire sur les livres généalogiques en France.

L’évolution des Haras nationaux

Michel de Gigou a rappelé que l’attachement des AQPS aux Haras nationaux, comme en témoigne l’exemple de Cercy-La-Tour : « On peut dire qu’on a de bonnes chances de pouvoir continuer à profiter de ces bonnes relations, de cet investissement de l’état. On parle beaucoup du GIP, et en mai dernier, j’ai tout de suite pensé que c’était le seul moyen de disposer d’argent public pour renouveler la génétique nationale, complémentaire du privé. Il n’est en effet pas question de concurrence mais de complémentarité. »
Représentant le ministère de l’Agriculture, Charles de Certaines a fait le point sur l’évolution du rôle des Haras Nationaux. « Il faut opérer un transfert de compétences et mettre en place une gestion partenariale entre l’état, les collectivités territoriales et les pros, a expliqué Charles de Certaines. On est face à un capital en termes des chevaux, d’infrastructures, de personnel… La création d’un Groupement d’Intérêt Public (GIP, qui s’appellera France Haras) permet ce transfert de compétences. »
L’État a aussi estimé que l’étalonnage devait dépendre du secteur concurrentiel, sauf à soutenir des races particulières dont les anglos et les AQPS font partie. « L’État va continuer de les aider, sur le plan financier, mais il a fait le choix de confier la conduite de l’étalonnage au GIP pour garantir une certaine cohérence de l’action des Haras avec les deniers publics, notamment pour renouveler le capital génétique. La durée de ce partenariat n’a pas été arrêtée, mais cette période sera forcément transitoire. » Jean Lesne, Président des Haras nationaux, qui a pris la parole ensuite, a déclaré que dans cinq ans, le transfert vers le privé serait achevé.

Plafond des cotisations relevé

La cotisation annuelle des membre de l’Association des AQPS s’élève à 50 euros, complétés par une part variable des gains des produits des adhérents plafonnée à 250 euros par an. Ce plafond, qui est atteint par une quarantaine de membres chaque année, a été relevé à 350 euros.